France : Les enfants d’immigrés sont moins bien payés selon une étude
Les salariés français
descendants d'immigrés sont moins payés que ceux dont les parents sont
nés avec la nationalité française, selon une étude de la direction de
l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES),
parue le mardi 16 février. L’écart est plus important quand s'ils
descendent d'immigrés africains.
L’étude est intitulée "Les salariés français descendant d’immigrés
: salaires et profil socioprofessionnel dans les entreprises de 10
salariés ou plus en 2006". Il rend compte des différences entre les
salaires et les profils socioprofessionnels des Français de naissance
et ceux issus de l’immigration. On y apprend que sur les 96% (92 % de
Français de naissance et 4 % par acquisition) de salariés de nationalité
française dans les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur
concurrentiel et des hôpitaux publics en 2006 (base de l’enquête), 6%
étaient descendants d’immigrés d’Europe du Sud (Espagne, Italie ou
Portugal) et seulement 2 % d’immigrés africains.
En termes de salaire brut mensuel, les salariés de parents français
touchaient 2342 euros contre 2022 euros pour les travailleurs descendant
d’immigrés africains, soit 14% de moins. Alors que celui des
descendants d’immigrés d’Europe du Sud, était de 2173 (écart de 7 %).
S’agissant du salaire horaire brut moyen, les salariés de parents
français percevaient 15,2 euros, contre respectivement 13,8 euros (-9 %)
et 14,6 (-4 %).
La DARES explique globalement ces écarts par des différences de
caractéristiques entre ces salariés. En général, il y a moins de cadres
parmi les descendants d’immigrés originaires d’Afrique et d’Europe du
Sud que parmi les autres salariés français (13% contre 17%). Autre
différence, les salariés français descendant d’immigrés du Sud européen
ont un profil sociodémographique proche de leurs homologues nés de
parents français. Quant aux descendants d’immigrés africains, ils sont
plus jeunes et moins diplômés. Les travailleurs issus de parents
originaires d’Afrique et d’Europe du Sud, sont surtout employés dans le
commerce et les activités de services aux entreprises et aux
particuliers.
Mais, si on prend en compte les différences de caractéristiques
socioprofessionnelles, "les écarts de salaire horaire brut entre les
trois groupes de salariés ne sont plus statistiquement significatifs",
précise l'étude.
Les données sur les salaires et les caractéristiques des postes des
salariés proviennent de l’Enquête sur le coût de la main d’œuvre et la
structure des salaires (ECMOSS), réalisée en 2006 par l’INSEE en
collaboration avec la DARES.
Ibrahima Koné
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