CONDAMNATION POUR TRAITE DES ÊTRES HUMAINS
COMMUNIQUE DE PRESSE
CONDAMNATION POUR TRAITE DES ÊTRES HUMAINS
Marseille, le 18 mars 2013
Le 15 mars 2013 Le tribunal correctionnel d’Avignon a déclaré un homme coupable de Traite des êtres humains au préjudice d’une mineure de 14 ans qu’il avait faite venir de Cote d’ivoire pour 4500 euros afin de l’exploiter.
L’auteur des faits a été condamné à 18 mois de prison dont 12 avec sursis, soit 6 mois fermes, la prison ferme n’avait à ce jour jamais été prononcée pour une situation de Traite des êtres humains aux fins d’exploitation domestique. Esclavage Tolérance Zéro, Partie civile au procès a obtenu 1 euro symbolique de dommages et intérêts, tel qu’elle le demandait.
Charlotte avait accepté de venir en France pour, comme cela lui a été dit, s’occuper des enfants de la famille. L’opportunité pour elle de réaliser son rêve de devenir coiffeuse.
Charlotte avait failli ne pas quitter sa terre natale car, raconte- t-elle, elle était obligée de se faire raser la tête pour ressembler à la photo du passeport.
Finalement elle ne peut pas reculer, accepte et se voit donner une autre identité…
Arrivée en France elle qui ne souhaite pas suivre un cursus général ne peut ni faire sa formation en coiffure ni travailler car, lui explique-t-on elle, est sans papier. La situation de l’adolescente est complexe car elle n’est pas séquestrée, a accès aux réseaux sociaux, peut sortir…
Mais en contrepartie de ces libertés Charlotte n’a pas d’autres choix que d’être à la disposition de la famille : elle s’occupe des enfants la journée et travaille dans la société de nettoyage la nuit. Petit à petit la situation se dégrade, l’adolescente prend sur elle et s’exclue d’elle-même allant jusqu’à manger après la famille et rendre légitimes les brimades qu’elle subit.
"Il y a les caractéristiques d’une situation d’emprise et d’exploitation, il n’est pas question d’aide lorsqu’on fait venir une gamine de 14 ans contre paiement et qu’on la fait travailler", a estimé Me Yann Prévost, avocat de l’association Esclavage Tolérance Zéro.
Suite à un épisode de brimades et coups de ceintures l’adolescente s’était enfuie et avait pu se réfugier au commissariat.
Charlotte le répète, en allant à la police, elle ne voulait pas de mal à Monsieur mais juste que ça s’arrête. Confiée à l’Aide sociale à l’enfance, elle rentre finalement à l’école ces jours ci…
Esclavage Tolérance Zéro s’est constitué partie civile et se félicite d’avoir pu apporter un éclairage au phénomène complexe de la traite des êtres humains qui est trop souvent associé à l’image d’un autre temps de l’esclave enchaîné.
Vous pouvez découvrir les nouveaux visages de l’esclavage dans ce documentaire
« Le jour où nous avons découvert l’esclavage moderne »
http://www.esclavage-stop.org/documentaire-etz/