Aïd-el-kébir: les musulmans de la ville privés d’abattoir
Par Franck Leclerc (fleclerc@nicematin.fr)
Créé le 16/11/2010 08:59
Plusieurs réunions placées sous
l’égide du préfet n’ont pas débouché sur la solution que les musulmans
de Nice espéraient. Pour l’abattage rituel qui précède la « fête du
mouton » (Aïd-el-Kébir), ce mardi 16 novembre, le site agréé le plus
proche est distant de 65 km.
« Nous devons nous rendre à Puget-Théniers », s’étonne Boubekeur Bekri, qui représente le Conseil régional du culte musulman (CRCM). « Et
encore, la capacité y est limitée à quelques centaines d’animaux alors
que le besoin, sur l’ensemble des Alpes-Maritimes, est estimé à 7 000
têtes. Sachant que le département compte environ 120 000 musulmans. »
Boubekeur Bekri souligne que « la procédure prévue par l’État a été respectée ». Pour lui, ce qui manque, c’est « une véritable volonté politique de faire avancer le dossier ».
Le secrétaire général du CRCM juge nécessaire de « lever le voile » sur la réalité de cette fête, dont il souligne qu’elle est « de plus en plus suivie depuis quelques années ». Il admet donc que « des sacrifices se font dans la nature », ce qui lui paraît désastreux pour l’image d’une communauté : « On ne peut pas laisser perdurer cette situation, néfaste en termes d’intégration et de vivre ensemble ».
« Des conditions indignes »
C’est également le sens d’un communiqué signé par Michel Vauzelle, le
président socialiste du conseil régional. Ce dernier, se disant « très
attaché aux principes de laïcité de notre République et en particulier
aux pratiques religieuses de chacun », parle d’une question d’égalité de
traitement.
Avertissement de Michel Vauzelle : « On ne peut
pas laisser aujourd’hui nos concitoyens musulmans sans lieu d’abattage
pour la fête de l’Aïd et, demain, critiquer ces derniers pour avoir
pratiqué leur rite dans des conditions indignes ».
Boubekeur Bekri veut toutefois le préciser : « Les
attaques formulées par certaines associations de défense de la cause
animale relèvent d’une méconnaissance totale de la réalité. »
Il affirme que « le
rite musulman définit des conditions techniques d’abattage n’entraînant
aucune souffrance particulière. Quand les infrastructures adéquates
sont là, les animaux sont tués de façon individuelle et sans agonie.
Cette méthode n’est pas plus barbare qu’une autre », conclut le représentant du Conseil régional du culte musulman.
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