23 septembre 2010
Donald Kaberuka : le « monsieur propre » de l'économie africaine
À la tête de la principale institution financière du continent africain depuis septembre 2005, Donald Kaberuka a été plébiscité par les 77 gouverneurs de la Banque africaine de développement (BAD) lors des 45es assises annuelles, ouvertes le jeudi 27 mai à Abidjan « Il n’y a pas plus transparent que l’élection du président de la Banque africaine de développement ! » Réélu pour un deuxième mandat de cinq ans, Donald Kaberuka, 59 ans, sait de quoi il parle. Contrairement à 2005 où il avait fallu plusieurs tours pour départager six candidats, il était seul en lice. Le cou puissant, la tête ronde et des lunettes d’intellectuel derrière lesquelles il semble se protéger, cet ancien ministre rwandais des finances et de la planification économique avait déjà largement fait ses preuves avant d’arriver à la BAD. Maîtrisant parfaitement le français, l’anglais et le swahili, il a fait ses études en Tanzanie et à l’université de Glasgow, dont il est titulaire d’un doctorat en sciences économiques avec une spécialisation dans la finance internationale et l’économie du développement. Il est considéré comme l’architecte du « miracle économique rwandais », qui a permis à ce pays de sortir du statut de pays pauvre très endetté en atteignant, en avril 2005, le point d’achèvement de l’initiative PPTE (allégements de dette au titre de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés). Grâce à lui, le Rwanda est devenu l’un des « meilleurs élèves » de l’Afrique. Un défenseur de l'Afrique face à la crise mondiale Grand défenseur de l’Afrique dans les institutions de Bretton Woods quand la crise financière internationale a éclaté en 2008, il a permis aux États du continent de « limiter les dégâts » grâce à l’octroi de facilités financières pour le commerce. En plus des nouveaux défis auxquels la BAD va devoir répondre au cours des cinq prochaines années, il aura aussi la lourde tâche de conduire le retour de la banque à son siège historique d’Abidjan, quitté « provisoirement » en 2003 pour cause de guerre civile. |
Christine HOLZBAUER, à Abidjan |
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