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7 septembre 2010

Les immigrés enrichissent

Article écrit par Pierre Concialdi

Les immigrés enrichissent

le Nord et

le Sud.

 

Les travailleurs étrangers ne sont responsables ni du chômage ni des déficits sociaux. Une réalité que l’OCDE et le ministère de l’Economie et des Finances ne cessent de démontrer.

La liberté et les droits ne se discutent pas sur la base d’arguments économiques. Mais ces derniers ont bien servi de paravent aux discours xénophobes qui se sont multipliés ces dernières décennies. La réalité est bien différente de ces fantasmes. La politique de l’immigration a-t-elle un impact sur le marché du travail ? Un bilan de l’association CERC dressé en 1999 montrait que non*. Les théories économiques, pas plus que les études empiriques, ne valident cette idée. « La place de l’immigration dans le débat politique ne s’explique pas par son impact économique réel, mais par les craintes de déclassements ressenties par les catégories les plus menacées par la crise économique ». « Conclusion confirmée par une étude plus récente (2006) du Ministère de l’Economie et des Finances : globalement l’immigration n’a pratiquement pas d’effet sur le niveau du chômage ou des salaires. Car si les immigrés viennent avec leur force de travail, ce sont aussi des consommateurs, et leur consommation nourrit la demande. De plus les immigrés sont généralement prêts à accepter, au moins dans un premier temps, des emplois que les autres ne veulent pas. Au total conclut Jean Christophe Dumont, spécialiste de ces questions à l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique) : « L’immigration génère de la croissance » Quant à l’effet sur les finances publiques, cheval de bataille de l’extrême droite, il est toujours selon cet expert « globalement neutre ». Ce qui est sûr, ajoute-t-il, « c’est que l’idée selon laquelle les immigrés ne viendraient que pour bénéficier des prestations sociales ne tient pas la route »

Les immigrés ne sont donc pas responsables

du chômage et

des déficits sociaux. Bien au contraire. Ils ont été les premiers concernés par

le chômage et

la précarité, ce qui a permis, notamment, d’amortir les effets de la crise sur les travailleurs nationaux. Aujourd’hui, les menaces sur l’

emploi et les

salaires viennent principalement du travail au noir qui se nourrit, en partie, de l’immigration clandestine, mais aussi de la précarité organisée par les politiques, carte de résident de dix ans permettant une réelle intégration et l’égalité des droits, celle-ci a fini par devenir l’exception, les étrangers se trouvent de plus en plus avec des titres de séjour temporaires offrant moins de droits. Avec la politique dite d’ »immigration choisie » la précarité atteint un stade supplémentaire : le droit au séjour devient dépendant du bon vouloir de l’employeur, avec les pires conséquences en termes d’exploitation. Beaucoup d’étrangers se trouvent finalement « clandestinisés » : une fois devenus « sans-papiers » ils représentent pour les employeurs une main- d’œuvre taillable et corvéable à merci.

Ressource pour les pays d’accueil, les migrants le sont aussi pour les pays d’origine, notamment à travers l’argent qu’ils y envoient, malgré les frais exorbitants qui peuvent atteindre plus de 25%. A l’échelle mondiale, les transferts de fonds des migrants vers leurs pays d’origine sont évalués à environ 300 milliards de dollars (Commission mondiale sur les migrations internationales). Ce qui représente près du triple de l’aide publique au développement ! Pour certains pays, les transferts des migrants représentent une ressource considérable. 5%, 10%, et jusqu’à 25% du PIB (Produit Intérieur Brut). Comme le souligne le président de la Bolivie, Evo Moralès, «  nos émigrants représentent l’aide au développement que les pays européens ne nous donnent pas ». A bon entendeur …..

A coté de ces migrants économiques

se développent des

migrations liées aux catastrophes naturelles. Là aussi ? Il faut laisser de côté les fantasmes de l’invasion : Les plus grandes migrations ont lieu et continueront d’avoir lieu à l’intérieur des pays concernés ou vers des pays voisins. On estime le nombre annuel des réfugiés environnementaux entre 20 et 30 millions : la dégradation de l’environnement serait la première cause des migrations dans

le monde

, devant les conflits armés. Au-delà des réfugiés proprement dits, ces catastrophes affectent un nombre bien plus important de personnes**. Les pays en voie de développement accueillent la plus grande partie (plus de 80%) de ces réfugiés. Faut-il alors s’étonner de l’échec de Copenhague, contrôlé de bout en bout par les pays

du Nord dans

une parodie de démocratie ? Ces déplacements involontaires placent les personnes concernées dans des difficultés bien plus redoutables que celles que connaissent les migrants « volontaires »  qui émigrent dans l’espoir de conditions de vie meilleures pour eux et pour leurs familles. Pourtant, il n’existe aucun statut juridique pour ces déplacés environnementaux auxquels ne s’applique pas la convention de Genève (Convention du 28 juillet 1951 relative aux statuts des réfugiés). Une lacune qu’il est urgent de combler.

Les migrations ne sont pas un phénomène nouveau. Elles jalonnent l’histoire de l’humanité, souvent sous l’effet de crises violentes (crise économique, guerres, désastres naturels). Aujourd’hui, sous le triple effet des crises économiques, sociales et écologiques, engendrées et exacerbées par la mondialisation néolibérale, la question des migrants offre un révélateur pour penser des voies de sorties possibles. Car elle pose avec obstination la question de l’égalité des droits. Et celle-ci ne peut être résolue que par une avancée démocratique dont un des leviers est la reconnaissance d’une citoyenneté de résidence de plus en plus globale, détachée de la nationalité. Dans

le monde

globalisé, what else ?

 

*Immigration, emploi, chômage, Les dossiers de CERC association. N°3.1999

www.gisti.org/doc/presse/1999/cerc/index.html

 

**Selon

le Centre de

recherche sur l’épistémologie des désastres (CRED), les déplacements liés à des problèmes environnementaux auraient affecté près de 143 millions de personnes durant l’année 2006.

 

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