Les immigrés enrichissent
Article
écrit par Pierre Concialdi
Les immigrés enrichissent le Nord et
Les travailleurs étrangers ne sont responsables ni du
chômage ni des déficits sociaux. Une réalité que l’OCDE et le ministère de
l’Economie et des Finances ne cessent de démontrer.
La liberté et les droits ne se discutent pas sur la base
d’arguments économiques. Mais ces derniers ont bien servi de paravent aux
discours xénophobes qui se sont multipliés ces dernières décennies. La réalité
est bien différente de ces fantasmes. La politique de l’immigration a-t-elle un
impact sur le marché du travail ? Un bilan de l’association CERC dressé en
1999 montrait que non*. Les théories
économiques, pas plus que les études empiriques, ne valident cette idée.
« La place de l’immigration dans le débat politique ne s’explique pas par
son impact économique réel, mais par les craintes de déclassements ressenties
par les catégories les plus menacées par la crise économique ». « Conclusion
confirmée par une étude plus récente (2006) du Ministère de l’Economie et des
Finances : globalement l’immigration n’a pratiquement pas d’effet sur le
niveau du chômage ou des salaires. Car si les immigrés viennent avec leur force
de travail, ce sont aussi des consommateurs, et leur consommation nourrit la
demande. De plus les immigrés sont généralement prêts à accepter, au moins dans
un premier temps, des emplois que les autres ne veulent pas. Au total conclut
Jean Christophe Dumont, spécialiste de ces questions à l’OCDE (Organisation de
Coopération et de Développement Economique) : « L’immigration génère
de la croissance » Quant à l’effet sur les finances publiques, cheval de
bataille de l’extrême droite, il est toujours selon cet expert
« globalement neutre ». Ce qui est sûr, ajoute-t-il, « c’est que
l’idée selon laquelle les immigrés ne viendraient que pour bénéficier des
prestations sociales ne tient pas la route »
Les immigrés ne sont donc pas responsables du chômage et le chômage et emploi et les
Ressource pour les pays d’accueil, les migrants le sont
aussi pour les pays d’origine, notamment à travers l’argent qu’ils y envoient,
malgré les frais exorbitants qui peuvent atteindre plus de 25%. A l’échelle
mondiale, les transferts de fonds des migrants vers leurs pays d’origine sont
évalués à environ 300 milliards de dollars (Commission mondiale sur les
migrations internationales). Ce qui représente près du triple de l’aide
publique au développement ! Pour certains pays, les transferts des migrants
représentent une ressource considérable. 5%, 10%, et jusqu’à 25% du PIB
(Produit Intérieur Brut). Comme le souligne le président de la Bolivie, Evo
Moralès, « nos émigrants représentent l’aide au développement que les
pays européens ne nous donnent pas ». A bon entendeur …..
A coté de ces migrants économiques se développent des le monde du Nord
dans
Les migrations ne sont pas un phénomène nouveau. Elles
jalonnent l’histoire de l’humanité, souvent sous l’effet de crises violentes
(crise économique, guerres, désastres naturels). Aujourd’hui, sous le triple
effet des crises économiques, sociales et écologiques, engendrées et exacerbées
par la mondialisation néolibérale, la question des migrants offre un révélateur
pour penser des voies de sorties possibles. Car elle pose avec obstination la
question de l’égalité des droits. Et celle-ci ne peut être résolue que par une avancée démocratique dont un des
leviers est la reconnaissance d’une citoyenneté de résidence de plus en plus
globale, détachée de la nationalité. Dans le monde
*Immigration, emploi,
chômage, Les dossiers de CERC association. N°3.1999
www.gisti.org/doc/presse/1999/cerc/index.html
**Selon le Centre de