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16 janvier 2010

La CAN dans la cour des grands événements

 








la Coupe d'Afrique des nations (CAN) réunit les principaux ingrédients pour s'affirmer comme grand rendez-vous sportif mondial.

Ce ne sera pas la vitrine de la pacification et de la modernisation du pays que le gouvernement angolais annonçait pour tourner symboliquement la page de trente ans de guerre civile. Avec le mitraillage du bus de l'équipe du Togo, vendredi dernier, par des séparatistes de la région pétrolifère du Cabinda, et le retrait des Togolais de la compétition, la 27e Coupe d'Afrique des nations (CAN) a démarré sous de mauvais auspices. Mais la Confédération africaine de football (CAF) ayant décidé que le spectacle devait se poursuivre, l'épreuve bisannuelle qui rassemble 16 équipes et dont les favoris sont l'Egypte, la Côte d'Ivoire et le Cameroun, ne sera pas pour autant un échec. Pas sur le plan économique, tout au moins.

Les dirigeants de la CAF comme ceux de Sportfive, l'agence à laquelle ils ont concédé jusqu'en 2016 non seulement leurs droits de télévision, comme auparavant, mais aussi leurs droits de sponsoring, sont avares de chiffres. Mais les observateurs estiment que le business généré par la compétition est de l'ordre de 150 millions de dollars par édition (environ 103 millions d'euros). « L'Equipe » avance le chiffre de 500 millions de dollars pour la période 2008-2012.

Sponsoring en hausse

Les droits télé ne sont pas encore la manne engendrée par les autres grands événements sportifs mondiaux : à titre de comparaison, Orange Sport aurait payé 3 millions d'euros pour retransmettre la compétition, là où TF1 a déboursé 120 millions pour la prochaine Coupe du monde organisée en juin prochain en Afrique du Sud. En revanche, sur le plan du sponsoring, les montants sont devenus considérables. Adidas aurait payé 46 millions pour devenir l'équipementier officiel de la CAF, et donc de la CAN, pour huit ans. Et, surtout, Orange en est devenu le partenaire-titre (le nom officiel de l'épreuve est « Orange Coupe d'Afrique des nations ») pour huit années également et pour une somme proche des 100 millions d'euros, 80 millions selon certains experts (lire ci-dessous). Un partenariat qui, comme celui d'Adidas, porte sur l'ensemble des épreuves organisées par la CAF, dont la Ligue des champions africaine. S'ajoutent à eux, parmi les sponsors principaux, Pepsi-Cola, la banque sud-africaine Standard Bank et Samsung, ainsi que, pour la seule CAN, Nasuba Express, un service africain de transfert d'argent, et l'opérateur de jeu en ligne BetClic.

On est encore loin du 1,2 milliard d'euros de chiffre d'affaires de l'Euro, que la Suisse et l'Autriche ont accueilli en 2008. Mais pas tant que cela si l'on se souvient qu'en 1992 en Suède, le Championnat des nations du continent européen n'affichait que 61 millions de recettes. « Dans dix ans, la CAN sera l'équivalent de l'Euro », prédit Christophe Bouchet, le directeur général de Sportfive France, n'hésitant pas à la classer au quatrième rang des grands événements sportifs mondiaux, derrière la Coupe du monde de football, les jeux Olympiques et, donc, l'Euro. Difficile, faute de points de comparaison précis, de valider ce classement auquel prétendent également à chaque édition le championnat de formule 1, le Tour de France et la Coupe du monde de rugby. Mais avec une audience mondiale cumulée annoncée de 5 milliards de téléspectateurs, la CAN se rapproche de l'Euro 2004 organisé au Portugal pour lequel l'UEFA a comptabilisé 8 milliards de téléspectateurs. Sur bien des points, cependant, la CAN n'est pas comparable à l'Euro. L'épreuve européenne s'est jouée en 2008 sur 8 stades. Il y en a 4 seulement en Angola. Alors que la seule Suisse a reçu la visite de plus de 1 million de visiteurs étrangers, on n'en attend que… 8.000 dans l'ancienne colonie portugaise ! Même fossé concernant le nombre de spectateurs. Ils étaient 1 million en Suisse et en Autriche. A l'inverse, hormis le match inaugural ayant opposé l'Angola au Mali, qui s'est déroulé devant 50.000 personnes, les autres rencontres du début de la compétition ont été jouées devant des sièges vides. « Cette désaffection du public est un classique de la CAN », notent les envoyés spéciaux du « Parisien ».

Spectacle de haut niveau

A cette réserve près, la Coupe d'Afrique des nations est néanmoins un accélérateur de développement pour le pays qui l'accueille (« Les Echos » du 8 janvier). Au total, 1 milliard de dollars ont été investis. Dans les quatre stades et les 13 terrains d'entraînement dont les travaux ont été confiés à des entreprises chinoises, mais aussi dans l'implantation du premier réseau de taxi privé, la modernisation du secteur hôtelier, des aéroports et des infrastructures routières. Comme tous les grands événements sportifs, la CAN est un excellent prétexte pour accélérer des investissements en d'autres occasions toujours repoussés. C'est notamment vrai pour les équipements sportifs. De 1988 à 2008, selon « Jeune Afrique », sur 10 pays ayant accueilli la compétition, 4 ont construit de nouveaux stades (Sénégal, Burkina-Faso, Mali et Ghana). Selon Christophe Bouchet, « c'est la raison pour laquelle Issa Hayatou, le président de la CAF, refuse de rompre avec le cycle bisannuel », critiqué par les clubs européens, qui doivent libérer leurs joueurs africains tous les deux ans.

Au-delà de ces dépenses d'équipement un peu forcées, c'est bien le niveau des footballeurs africains qui fait la vraie valeur de la CAN. Dans le classement du Ballon d'or « France Football » 2009, le continent classait deux de ses joueurs dans le Top 10 mondial : le Camerounais Samuel Eto'o (5e) de l'Inter Milan, et l'Ivoirien Didier Drogba (9e) de Chelsea. « Le football est l'un des rares domaines où l'Afrique peut se prévaloir d'une telle qualité », résume le directeur général de Sportfive. Avec des footballeurs évoluant dans les grands championnats européens, dont 42 dans la seule Ligue 1, la CAN est un spectacle attractif pour les fans de football du monde entier.

PHILIPPE BERTRAND, Les Echos

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