Témoignages d’un Français d’origine marocaine sur la violence policière en France le 25/11/2009 Le témoignage intitulé « Dégag
Témoignages d’un Français d’origine marocaine sur la violence policière en France
le 25/11/2009
Le
témoignage intitulé « Dégage, sale Arabe ! » paru le mardi à la une du
quotidien Libération, repris par d’autres organes de presse, a été une
onde de choc dans toute la France, à l’heure le débat sur l’identité
nationales fait rage. Anyss Arbib, Français d’origine marocaine, auteur
du témoignage, dit avoir été victime de violences et d'injures
policières à Paris, le 18 novembre, après la qualification de l’Algérie
aux dépens de l’Egypte pour la Coupe du monde de football.
Il
a tout d’abord témoigné sur sa page Facebook. Puis encouragé (pour
rendre public sa mésaventure) par le directeur de son école, Richard
Descoings, Anyss Arbib, étudiant en quatrième année à Sciences-Po
Paris, a ensuite été interviewé par Libération. Le jeune homme habitant
Bondy (Seine-Saint-Denis), une banlieue dite « sensible », a raconté
comment après s’être rendu sur les Champs-Elysées pour célébrer la
victoire des Fennecs avec un ami d’origine algérienne, ils ont été
confrontés aux unités des Compagnies républicaines de sécurité (CRS) de
la Police nationale.
Selon lui, l’altercation avec les CRS a eu lieu, quand ils ont regardé
un policier entrain de tabasser un autre jeune avec une matraque. Un
autre agent d’ordre s’est approché de leur voiture et a martelé :
« Qu’est-ce que tu regardes ? Dégage, dégage ! ». Voulant faire
remarquer au CRS qu’il connaissait ses droits et qu’il n’avait rien
fait de mal, on lui a rétorqué « Ferme ta gueule », avant qu’ils (avec
son ami Algérien) ne soient aspergés par du gaz lacrymogène. Et ce
n’était pas terminé car le « coup de grâce » pour Anyss a été après
qu’il eu retrouvé ses esprits : « Dégage, sale Arabe ! ».
Anyss Arbib, sans doute surpris par ces comportements a écrit ces mots
sur sa page, rapportés par Libération : « Je ne pouvais même pas lui
répondre que j’étais au moins autant français que lui, la menace
physique et l’impunité étant bien trop grandes. Mon honneur, mes
valeurs et mes certitudes sous le coude, je rentrais chez moi blessé…
par la nation. Blessé dans une guerre franco-française qui,
malheureusement, semble être banalisée ».
Les propos du jeune étudiant de Sciences-Po ne sont pas tombés dans des
oreilles de sourds. Celui qui a passé son stage de troisième année au
sein du groupe Holding Hippone à Casablanca, a reçu d’après Rue89, le
soutien de Dominique de Villepin. Pour mémoire, il l’avait rencontré en
compagnie d’autres jeunes de banlieue à Matignon, à la fin de son année
de terminale. Anyss est aujourd’hui membre du club lancé par Villepin.
La publication du témoignage a semble-t-il pris une tournure politique
car Anyss lui-même, a confié à la camera de Sciences-Po TV, qu’il a été
contacté par le cabinet d'Eric Besson, ministre de l'Immigration et de
l'Identité nationale. Pour le moment, il n’a pas donné suite à l’appel
du ministère.
On a appris aussi que la secrétaire d'Etat chargée de la politique de
la Ville, Fadela Amara, a réclamé dans un communiqué, cité par le
Journal du dimanche (JDD) que les responsables de ces possibles dérives
soient « rapidement identifiés et poursuivis. ».
Ibrahima Koné
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