Des anciens combattants n’ont toujours pas de pension militaire
Des anciens combattants marocains n’ont toujours pas de pension militaire
le 28/12/2009
Les
guerres de libération sont terminées mais les combats des anciens
goumiers contre l’Etat français continuent toujours. Après de
nombreuses années de batailles judiciaires et associatives, la France a
décidé de revaloriser en 2007, leurs pensions, même s’il n’y a pas
encore eu parité avec celles versées aux ex-soldats français. Beaucoup
d’entre eux comme Mohammed M'Bark, n’ont toujours pas de pension
militaire, seulement une allocation pour personnes âgées. Toutefois,
pour toucher cette indemnité, ils sont tenus de faire des va-et-vient
entre la France et le Maroc, et passer au moins six mois par an dans
l’Hexagone.
Le parcours de Mohammed M’Bark, conté par
Mimoun Bouhaoui, un membre de la communauté marocaine de Cholet
(Maine-et-Loire), est rapporté par le quotidien régional Ouest-France.
Mohammed M’Bark est âgé de 92 ans et vit avec 10 autres compatriotes
anciens soldats de l’armée française, au rez-de-chaussée du foyer
logement Adoma, square Émile-Littré à Cholet.
Engagé dans les rangs français à la veille de la Seconde Guerre
mondiale, Mohammed M’Bark a servi successivement à Dijon, Verdun
(Meuse) et en Alsace alors sous contrôle Allemand. L’ex-tirailleur a
été fait prisonnier deux fois. D’abord dans le stalag 155 (camp pour
prisonniers de guerre dans l’Allemagne nazie) en Autriche entre le 29
mai 1940 et le 1er janvier 1942. Il est resté au sein de l’armée après
sa première libération. Plus tard, il est de nouveau détenu durant sept
mois en Indochine, où il a avait été envoyé en 1952.
Mohammed M’Bark aurait servi l’armée française pendant 14 ans. Et en
plus de ces années de captivité, il n’est toujours pas reconnu comme
prisonnier de guerre, donc pas de pension militaire spécifique. « Son
dossier devrait être examiné en 2010 », indique à Ouest-France, Magali
Berten, assistante sociale. Pourtant, l’homme est encore disposé à
défendre la France. « Tant que je suis ici, je suis toujours en guerre.
Si la France devait à nous faire entrer dans un conflit, je demanderais
à mes enfants de s'engager pour la défendre », explique-t-il.
Arrivée à Bordeaux en 2003, il y passera quelques mois avant de
s’établir à Cholet. Aujourd’hui, il perçoit une allocation spécifique
des personnes âgées de 667 euros, contre une pension militaire de 35
euros par mois quand il vivait toute l’année au Maroc. Son vœu
aujourd'hui, obtenir sa pension militaire française qui lui est due. Il
souhaite enfin obtenir un appartenant afin que sa femme, âgée de 84
ans, le rejoigne.
Ibrahima Koné
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